François Libermann est un des fondateurs de la Congrégation du Saint Esprit. Une de ses premières convictions assure que Dieu a formé un projet de sainteté pour chacun de nous, un projet né de son cœur, à la dimension de son amour.
Le projet de Dieu n’est pas toujours explicite dans nos années de jeunesse et nous échappe aussi parfois par la suite. Il nous est de toute façon personnel. Il est unique. La sainteté à laquelle l’un est appelé n’est pas la sainteté de l’autre. Chaque baptisé est donc appelé à rayonner la richesse de Dieu d’une manière qui lui est particulière. Cette richesse est comme une lumière qui, passant par un prisme, se fragmente en de multiples couleurs, différentes mais complémentaires.
C’est le défi de chacun de permettre au souffle de l’Esprit Saint de nous conduire à la sainteté qui peut être la nôtre et ainsi réaliser le projet d’amour que Dieu a pour nous. Il faut donc apprendre à écouter sa voix. Celle-ci sera plus ou moins pressante selon les circonstances. « Quelque fois l’Esprit agira avec violence et vivacité et parfois avec douceur, modération. Il faudra toujours le suivre, le laisser agir comme il lui plaît » comme nous conseille Libermann dans ses Lettres spirituelles.
Ainsi il pourra arriver qu’après un long chemin, l’Esprit nous donne une lumière sur ce qu’il attende de nous, avec une telle clarté que cela devient une évidence. Mais généralement l’Esprit Saint s’exprime d’une voix discrète. Pour percevoir la voix de l’Esprit qui veut parler à notre cœur, il s’agit de nous mettre à son écoute. C’est un premier effort car souvent nous vivons à la surface de notre être, nous sommes dispersés, éparpillés. Alors l’Esprit Saint ne peut intervenir car nous sommes absents de nous-mêmes.
Les Spiritains nous invitent à unifier nos vies pour agir mieux et avancer dans nos vies avec des bases solides. Dieu nous donne toujours le désir pour nous faire progresser. Il nous rappelle que le service des frères est la voix royale qui permet à l’Esprit d’agir en nous. Mais être au service est exigeant, cela implique un grand respect de l’autre, de ce qu’il est. Il s’agit de l’accepter dans sa différence, de s’ouvrir aux valeurs de sa culture, d’être exempt de préjugés. « En mission, ne jugez pas d’après ce que vous avez vu en Europe, dépouillez-vous de l’Europe, de ses mœurs, de son esprit » comme l’écrit encore Libermann à ses missionnaires.
Libermann attache enfin une grande importance au sentiment de paix intérieure. Il conseille de rejeter toute pensée qui se présente dans le trouble : « Il ne faut jamais suivre des mouvements intérieurs qui ne laissent pas notre esprit en repos devant Dieu. Il peut attirer vivement, mais toujours dans la paix. » Et pour parvenir à ce sentiment de paix, reste à s’accepter et accepter l’autre tel qu’il est. Que la lumière de sa spiritualité éclaire nos chemins.
Estelle Grenon, mai 2013