Spiritain français ayant reçu son affectation missionnaire au Pakistan, Mathieu vient tout juste d’arriver sur son lieu de mission. Il nous livre ses premières impressions.
Après avoir atterri sans encombre le 12 mars à Karachi, j’ai été accueilli par mes confrères Jean-Luc et José. Sans attendre, nous avons pris le bus, à travers les faubourgs pollués et la circulation chaotique de la mégapole, puis les étendues désertiques du Sindh. Après avoir traversé l’Indus au niveau d’Hyderabad, on trouve des cultures irriguées : blé, maïs, manguiers, etc. Etrange : à l’entrée de Mirpur Khas, ville où se trouve la communauté, se dresse une tour Eiffel en modèle réduit ! Les gens d’ici seraient-ils francophiles ?
La seule communauté spiritaine du Pakistan se compose désormais de 5 membres, de 4 nationalités différentes : Irlande, Madagascar, Ouganda et France, à qui s’ajoute un prêtre diocésain pakistanais qui vit avec nous. Très bonne ambiance dans la communauté, c’est un vrai soutien ! On prie ensemble tous les matins, et on mange ensemble sauf parfois le soir où certains sont en visite ou messe dans les « ilakas » (quartiers).
Les spiritains ici ont deux apostolats principaux : les différentes activités au service des « tribus » (chrétiens et hindous), plutôt en campagne, et la paroisse des chrétiens penjabis (plutôt en ville), que je découvre pour l’instant. La paroisse comprend plusieurs églises dans différents quartiers, et la messe de semaine est aussi célébrée parfois dans la cour des maisons au sein de quartiers chrétiens.
Pas trop de difficultés pour m’adapter à la nourriture locale : on mange principalement végétarien la semaine, et du poulet le dimanche. Des légumes cuisinés et toujours des chapatis (galette de pain non levé), qui constituent la nourriture de base. Chez les paroissiens on nous a aussi servi du biryani (riz et légumes mélangés). Et le chaï, le thé au lait pakistanais (et indien). On a la chance d’avoir beaucoup de fruits (bananes, pommes, melon, dattes, sapotilles – chiku…). Sans oublier le yaourt nature ou mélangé (raïta).
Le climat est plutôt agréable pour l’instant : il fait frais la nuit, et de plus en plus chaud le jour. Pas une goutte de pluie et donc pas mal de poussière… c’est semi-désertique, toute l’eau vient du grand fleuve Indus via un réseau de canaux.
Un premier choc : les ordures… toutes les rues (souvent défoncées et poussiéreuses) en sont jonchées, notamment de monceaux de sacs plastiques, mais aussi toutes sortes de détritus, y compris les carcasses d’animaux morts, et par endroits le contraste est sidérant entre la propreté des cours intérieures et le vrai dépotoir que constitue la rue. L’éternelle question de la prise de conscience du bien commun…
Pour l’instant, je découvre petit à petit les différentes familles et communautés où vont les confrères. Adaptation progressive à un monde vraiment nouveau, assez déroutant au premier abord. Il faut apprendre les coutumes et les codes, observer, être patient, trouver ses repères. Pour cela je suis grandement aidé par mes confrères !
Prochaine étape : en mai prochain je partirai à Murree, dans les montagnes au nord du Punjab, apprendre les bases de l’ourdou avec quelques autres nouveaux arrivants (sœurs de St Colomban et pères Mill Hill, de différentes nationalités). Pour pouvoir ensuite envisager plus concrètement ma mission au « pays des purs »…