Antoine, de volontaire AMOS en Tanzanie à animateur en pastorale d’Auteuil à Marseille

Du 21 au 23 mars s’est tenue la session nationale des animateurs en pastorale d’Apprentis d’Auteuil à Chevilly Larue. Les aumôniers spiritains, animateurs et directeurs se sont retrouvés sur le thème Agissons ensemble pour notre commune. Antoine en a profité pour échanger avec nous sur le fil qui guide sa vie depuis son retour de volontariat AMOS en Tanzanie. Il est revenu sur les fruits que cette expérience humaine et spirituelle continue de porter dans sa vie.

Je suis parti en volontariat à une période agitée de ma vie intérieure. J’étais habité de nombreuses questions existentielles avec de grands idéaux missionnaires. J’étais à Centrale Paris. Mon école me permettait une césure. J’y voyais un Kaïros. Jean Pascal, président d’AMOS m’a accordé un vrai temps d’écoute, de discernement qui fut très précieux. Je suis parti à Samé où j’ai enseigné le français dans une école primaire et j’apprenais en parallèle le swahili.

J’ai goûté au quotidien la vie dans un archevêché, avec des prêtres. Au cours de ma mission, j’ai goûté un vrai attachement à une église locale, à la vie communautaire, à des temps de prière empreints de musicalité. Mon immersion dans leur quotidien m’a permis de me laisser toucher par la pauvreté, l’amitié des habitants. J’ai même été demandé en parrain du jeune Stéfano de 17 ans. De retour en France, j’ai gardé dans mon cœur le désir d’une vie tournée vers les autres.

Marseille, ville tournée vers le monde

Après mon mariage, on s’est installés sur Marseille avec ma femme. Je suis un amoureux de cette ville. Ma femme l’est devenue. Amoureux de cette porte sur le monde, de la folie, du caractère entier, de la créativité des marseillais. Amoureux de la météo aussi et de l’environnement naturel près du massif de l’étoile, de la mer, au cœur de la garrigue, dans la culture provençale. Ça ne peut pas s’expliquer, j’adore cette ville. Alors, à notre arrivée comme jeune couple, nous avons adressé un courrier à Mgr Aveline pour proposer de nous mettre au service de l’église de Marseille. Il nous a rencontrés. Pendant un long moment, il nous a écoutés. Puis a discerné avec nous par ces mots : “ un cadeau, on ne se précipite pas pour le déballer, on mesure déjà la chance de le reçevoir”.

Il a pensé nous envoyer au monastère désaffecté des Eygalades dans les quartiers Nord pour partager le quotidien avec deux séminaristes et un prêtre en paroisse. Depuis le début de la mission, tout se dévoile petit à petit; comme en volontariat Amos. J’ai appris qu’on n’avait pas besoin de tout savoir à l’avance pour se lancer. J’ai exploré des zones de peur, d’ombre pour dire un oui, en confiance. Oui pour une mission de présence, de prière, d’intercession à la suite des Carmes qui ont habité ces lieux depuis le 13e siècle. Oui pour une mission de partage et d’accueil avec les habitants. Et oui pour participer à la vie de quartier.

Être à la fois Marthe et Marie

Il y a quelque chose d’addictif à créer du lien avec des personnes d’univers très éloignés des nôtres. Et notre fils Félix est le premier missionnaire de la famille. Sa puissance médiatrice m’émerveille toujours. Nous vivons cette mission avec joie. Tout en faisant face à certaines tensions. Nous nous sentons bien souvent à la fois Marthe et Marie. Nous éprouvons la difficulté à concilier avec des sensibilités liturgiques très différentes des nôtres. On est dans l’incapacité de répondre à toutes les sollicitations des plus pauvres qui nous entourent. Il y a tant à faire que l’écueil est de tomber dans l’activisme. Mais on voit déjà le chemin parcouru. L’Esprit Saint à l’œuvre. Notre amour de l’Eglise en sort fortifié.

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