Bernardino, originaire du Cap-Vert, est actuellement à Chevilly-Larue pour le temps de noviciat. Dans ce cadre, il est engagé à l’aumônerie de l’hôpital Gustave Roussy. Voici son témoignage.
Dans la vie, nous trouvons des situations qui nous touchent d’une manière incroyable et qui parfois nous rendent heureux et parfois moins. Toutefois le plus important, dans chaque situation, c’est d’être épanoui et se laisser conduire par le souffle de l’Esprit Saint qui animait les apôtres. Le Christ donc nous appelle à une mission de présence active, dans le cas concret d’une pastorale hospitalière, auprès des gens malades qui ont besoin de cette force divine dans ce moment difficile. « La maladie est un fait qui frappe l’homme dans son corps et dans son âme » nous disait Michel Steinmetz : notre vie fait l’expérience de ses limites et là surgit le besoin d’une communication fraternelle avec les autres.
Mon insertion pastorale à l’hôpital, dès le début, m’a appris à être simple et ouvert et à me laisser conduire par l’Esprit de Dieu, car les personnes malades ont du prix aux yeux de Dieu et le Christ a ouvert ses bras pour tous.
J’ai donc commencé la pastorale hospitalière en octobre dernier, et c’est la première fois que je fais de plus près cette expérience. C’est une expérience de dévouement à Dieu, à travers les patients. Expérimenter cette situation, celle d’être proche d’une personne malade, est très enrichissant et un ressourcement dans la mesure où je suis en face de la personne pour un simple partage de foi, des moments de joie ou de douleur chez quelqu’un qui souffre. Cette présence active me rappelle l’importance que nous avons aux yeux de Dieu qui nous dit « ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Is 43,1). Comme il est beau de se sentir aimé par Dieu.
Nous sommes les signes du Christ dans un monde où l’espérance manque parfois et où l’inquiétude veut prendre toute la place. Il est vrai aussi que quand nous sommes malades, beaucoup de questions nous viennent à la tête : « Dieu entend-t-il mes prières ? Pourquoi dois-je tant souffrir ? Pourquoi moi mon Dieu ?… ». Ce sont des questions qui nous perturbent parfois, mais là nous nous rappelons la souffrance du Christ triomphant par l’Amour. Il n’est pas facile seul de triompher sur la maladie, mais ensemble nous y arriverons et avec le Christ plus vite encore.
Dans mes visites, j’ai découvert que la présence fraternelle d’un aumônier, dans son désir de servir l’autre, aide le malade à regarder vers Celui qui lui a donné la vie, à garder la paix et la joie dans son cœur. En effet, la seule chose à faire sans hésiter devant le malade, c’est l’écouter, prier avec lui, car, comme nous le dit Mgr Santier (évêque de Créteil), « il vivent le combat spirituel et nous ne pouvons pas laisser nos frères seuls dans leur épreuve ». Là, je trouve la joie d’être proche de tous ceux qui ont besoin d’une présence fraternelle, même s’il y a des personnes malades qui ne veulent pas de visites de l’aumônerie.
Un mot d’apaisement donne aux malades la joie de savoir que le Christ est mort et ressuscité pour leur donner la vie. Et voilà ce que j’essaie de faire chaque fois que je vis mon engagement pastoral auprès de ces personnes. Et dès le premier jour, un passage de l’Evangile que Jésus porte à notre attention, me dit ce que je dois faire face aux autres, surtout aux malades. Ce passage reste toujours présent dans ma tête et dans mon cœur quand je les rencontre : « j’étais malade et vous m’avez rendu visite » (Mt 25,36).
Bernardino Semedo, novice spiritain