8e jour : La bienveillance des familles et l’esprit de service

Fruit de l’Esprit-Saint : la patience

La Parole de Dieu dans Sirac 7, 32-36

Au pauvre également fais des largesses, pour que ta bénédiction soit parfaite. Que ta générosité touche tous les vivants, même aux morts ne refuse pas ta piété. Ne te détourne pas de ceux qui pleurent, afflige-toi avec les affligés. Ne crains pas de t’occuper des malades, par de tels actes tu te gagneras l’affection. Dans tout ce que tu fais souviens-toi de ta fin et tu ne pécheras jamais.

Exhortation apostolique Amoris Laetitia du pape François (n° 324):

Sous l’impulsion de l’Esprit, le cercle familial non seulement accueille la vie en la procréant dans son propre sein, mais il s’ouvre, sort de soi pour répandre son bien sur d’autres, pour les protéger et chercher leur bonheur. Cette ouverture se révèle surtout dans l’hospitalité. Lorsque la famille accueille et va vers les autres, surtout vers les pauvres et les abandonnés, elle est “symbole, témoignage, participation de la maternité de l’Église”. La famille vit sa spiritualité en étant en même temps une Église domestique et une cellule vivante pour transformer le monde.

Ma famille est-elle sensible aux besoins de familles qui sont dans le besoin ? Comment nous faisons-nous proches d’eux ? Qu’est-ce qui nous pousse à nous rendre attentifs à leurs besoins ? Comment les spiritains nous aident-ils à être attentifs aux besoins des familles en détresse ? Collaborons-nous avec les spiritains à des actions caritatives ?

Expérience d’une famille du Congo Kinshasa, texte de Déo ULUNGULUNGU

Notre société vit une crise multiforme et multisectorielle sans précédent. On observe une pauvreté criante, avec ses corollaires : l’oisiveté, les vols à la tire et par effraction, la mendicité (par des personnes avec handicap et par des valides), les enfants en situation familiale de rupture, dans la rue, l’insécurité alimentaire (la sous-alimentation et la malnutrition), les meurtres pour des banalités. La majorité des familles n’ont pas à manger ou ne mangent pas à leur faim. Dans les quartiers défavorisés, un ménage de 8 personnes est logé dans un deux pièces, sans eau ni électricité et se contente d’un repas par jour, le soir, avec une ration alimentaire individuelle de moins de 300 g. La pauvreté morale prend de multiples formes : la prostitution, les infanticides et l’abandon des enfants et nouveaux-nés, l’obscénité dans les danses, dans les propos, dans les accoutrements, le manque de respect, la consommation des stupéfiants, l’insalubrité (dépotoirs dans les rues…….), l’emploi des enfants et des femmes du troisième âge dans les carrières et les mines. Le système éducatif est inadéquat : on manque d’infrastructures scolaires, la totalité des frais scolaires est à charge des parents, et la corruption est généralisée. La sécurité sociale est inexistante : on manque de soins médicaux appropriés et de structures de santé, il n’y a pas d’assurance maladie, les déplacés de guerre ne sont pas encadrés et les gens ont recours au fétichisme. La Justice fonctionne à plusieurs vitesses (des personnes croupissent dans des prisons sans jugement). Il y a un manque d’idéal national, de référentiel, une non-pratique de l’idéal chrétien. Certes, ce tableau se présente dans beaucoup de pays, dira-t-on, mais dans notre contrée, la situation n’est pas loin d’être apocalyptique.

Comment réagissons-nous en chrétiens face à une telle situation ? Tous ces déshérités qui souffrent sont des humains créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ce sont nos semblables, nos frères et soeurs. La plupart sont victimes d’une société injuste, d’un manque d’encadrement et de structures habilitées et compétentes. Nous-mêmes, nous sommes dans des conditions relativement meilleures qu’eux. Dieu nous a fait cette grâce, car nous ne sommes pas meilleurs qu’eux. En tant que chrétiens, nous devons avoir un regard bienveillant sur ces gens. Notre regard se traduit en gestes concrets. Ainsi en plus des intentions de prière à leur égard lors des séances de prière individuelles et familiales, nous procédons à des visites ciblées et des dons discrets aux personnes (aux plus démunis, aux mendiants) et aux groupes (les prisonniers, les enfants dans les orphelinats,…). Du fait de la paupérisation généralisée et de nos moyens limités, nous sommes toujours confrontés à des dilemmes. Il faut décider qui aider en priorité, le membre de la famille biologique, ou le frère en Christ, ou le quidam. En plus de notre foi, la spiritualité spiritaine renforce notre penchant pour les défavorisés, et ce grâce aux charismes des fondateurs de la Congrégation qui se sont toujours pris fait et cause pour les déshérités. En tant que laïcs spiritains, nous apportons un tant soit peu notre pierre aux actions caritatives externes et internes, mises sur pied par les spiritains profès.

Ô Dieu !

Regarde avec bienveillance les familles.

Qu’elles soient solidaires et aient une conscience collective, qui résiste face au défaitisme.

Que les hommes et les femmes soient fiers de leur métier et pratiquent les valeurs évangéliques.

Esprit d’amour de Dieu,

vient en aide aux familles qui ont grandement besoin de ton aide miséricordieuse.

Donne-nous la grâce d’être aimables et patients dans notre ministère auprès des familles.

Que ce ministère soit source d’abondantes bénédictions pour elles.

Amen.

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