5e jour : La famille, les migrants et les réfugiés

Fruit de l’Esprit-Saint : la patience

La Parole de Dieu dans Matthieu 2, 13-15

Après le départ des mages, voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte ; et restes-y jusqu’à ce que je te rappelle. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte ; et il resta là jusqu’à la mort d’Hérode, pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : d’Égypte, j’ai appelé mon fils ».

Exhortation apostolique Amoris Laetitia du pape François (n° 46):

“Les migrations représentent un autre signe des temps, qu’il faut affronter et comprendre, avec tout leur poids de conséquences sur la vie familiale. La migration forcée des familles, quand elle résulte de situations de guerre, de persécution, de pauvreté, d’injustice, marquée par les aléas d’un voyage qui met souvent en danger la vie, traumatise les personnes et déstabilise la vie. L’accompagnement des migrants exige une pastorale spécifique pour les familles en migration, mais aussi pour les membres du foyer familial qui sont demeurés sur leurs lieux d’origine. Tout effort doit être soutenu pour faire en sorte que les familles et les communautés chrétiennes puissent rester sur leurs terres d’origine.”

Suis-je passé par les difficultés auxquelles sont confrontés les migrants (choc culturel, solitude, manque de ressources financières) ? Comment ai-je fait face à ces difficultés ? Comment contribuons-nous à préserver la tradition culturelle et la foi des migrants et des réfugiés et à protéger leur dignité là où ils résident ? Comment pouvons-nous travailler avec le gouvernement local pour améliorer l’éducation des enfants ? Fournissons-nous un soutien financier et du personnel pour l’éducation des enfants pauvres, des orphelins, des enfants des rues ? 

Témoignage d’une famille du Kenya, texte de Susan Kilobia

Au Kenya, le chômage des jeunes est un des moteurs de la migration des campagnes vers les villes et de l’émigration. La plupart de ces migrants s’établissent dans les banlieues pauvres et sous-équipées des villes. Les déplacements forcés de familles entières au Kenya ne datent pas d’hier. Ils sont dûs (1) à des conflits liés à la terre et aux ressources matérielles, à des phénomènes climatiques tels que la sécheresse et les inondations, (2) à la pauvreté, au sous-développement et à la marginalisation, (3) aux conflits ethniques, (4) aux conflits de territoire, (5) à des tensions politiques, (6) aux attaques terroristes, spécialement dans les régions du Nord-Est et les régions côtières du Kenya (7), aux expulsions en vue de projets de développement ou de réserves naturelles. Outre la migration interne, les Kenyans migrent aussi à l’étranger, motivés par la recherche d’un emploi ou pour faire des études. Le Kenya est lui-même l’hôte d’un nombre significatif de réfugiés depuis les années soixante-dix. Le camp de réfugiés de Kakuma, à la frontière avec le Soudan, et celui de Dadaab (le plus grand camp de réfugiés du monde) à la frontière somalienne sont devenus les terres d’accueil pour des milliers de réfugiés qui fuient les conflits civils de leurs pays d’origine, des conflits qui ont débuté dans les années quatre-vingt-dix. Ces camps abritent maintenant des jeunes de la troisième génération de réfugiés nés sur place. Il faut ajouter à cela les milliers de réfugiés qui vivent en ville. En janvier 2016, près de 600 000 réfugiés et demandeurs d’asile ont trouvé refuge au Kenya. Beaucoup d’entre eux ont dû abandonner leurs biens et leur travail et n’ont emporté avec eux qu’un minimum de bagages. Dans leur fuite, les membres des familles ont été séparés, certains sont morts ou ont été tués sur le chemin de l’exil et nombre d’entre eux sont traumatisés. Dans les camps, ils bénéficient d’aide, mais leurs conditions de vie sont néanmoins qualitativement bien différentes de celles qu’ils avaient connues avant et leur liberté de mouvement est grandement limitée.

Les spiritains sont présents au milieu des réfugiés et des migrants que ce soit au Kenya lui-même (au camp de réfugiés de Kakuma, à la paroisse de St. François d’Assise dans le diocèse de Nakuru ou dans les régions avoisinantes tel le Sud Soudan), où vivent les demandeurs d’asile sous l’égide des Nations Unies. Les spiritains observent que la foi donne aux réfugiés la force de tenir debout, de faire face aux traumatismes et aux blessures de la vie et de trouver une espérance. La foi leur permet de retrouver progressivement un sens à la vie et ce malgré le défi de devoir s’adapter à un nouvel environnement. Les spiritains les encouragent à vivre les valeurs de compassion, de tolérance, de respect de la dignité humaine, et soutiennent les initiatives en faveur de la justice, de la réconciliation et de la résolution de conflits. Ils mettent sur pied des formations destinées aux familles, qui ont pour but de faciliter leur intégration à leur nouvel environnement. Ces programmes comprennent l’intégration aux communautés chrétiennes, l’accès aux messes et aux sacrements, les célébrations des enterrements, les visites aux malades, les communautés ecclésiales de base, la promotion de la paix et de la réconciliation. Les catéchistes jouent un rôle crucial dans l’enseignement et la préparation aux sacrements. En plus de ce soutien spirituel, les paroisses donnent également un soutien matériel aux réfugiés sous forme de vêtements, de logements, de nourriture, d’eau et par le biais de l’éducation. En ce moment, le Kenya vit une sévère sécheresse (la pire de ces dernières années) et les paroisses spiritaines se mobilisent pour apporter leur soutien aux régions les plus touchées, telles que l’Est Pokot et sur la rivière Tana.

O Dieu, notre Seigneur et notre Roi,

Envoie ton Esprit saint, qu’Il influence les dirigeants et les puissants des pays en guerre et en conflits.

Donne-leur un cœur humain et la sagesse pour discerner ce qui est bon pour leur peuple. Que personne ne souffre ou ne meure à cause de décisions politiques.

Au contraire, que tous puissent connaitre les délices de la paix.

Seigneur, nous te prions.

Esprit du Dieu vivant,

Tu t’es révélé à nous dans la chaleur de ton amour.

Aide-nous à être davantage sensibles et accueillants aux personnes dont les vies ont été bouleversées.

Que nous réconfortions et soutenions les familles des réfugiés et des migrants.

Que ton feu vienne sur nous, affermis-nous pour que nous nous engagions à suivre le chemin de l’Évangile.

Encourage-nous à défendre la dignité humaine pour que tous nous goûtions à la longanimité que tu nous réserves.

Amen

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