Avec d’autres jeunes spiritains, Francis (Kenya) a vécu l’été dernier en Pologne l’extraordinaire aventure des Journées Mondiales de la Jeunesse. Plein d’enthousiasme, il relit pour nous son expérience.
Après les JMJ, j’ai lu le témoignage de Maud, 19 ans : « J’ai vu le cœur de l’homme. J’ai vu la volonté de Dieu. J’ai vu la paix. J’ai vu l’amour. J’ai vu que tout était possible à celui qui croyait. J’ai vu des milliers de drapeaux différents, et la fierté de ceux qui les portaient. J’ai vu des millions de visages différents, mais un seul qui les liait. J’ai découvert que notre foi dépassait les frontières humaines. J’ai vécu la fraternité, la vraie : cette fraternité exigeante qui te met face à ton ignorance et qui t’apprend ce qu’est vraiment la miséricorde ».
C’est ces quelques lignes qui m’ont incité à partager à mon tour ma propre expérience à Cracovie avec les nombreux autres jeunes provenant du monde entier. Oui, nous étions à Cracovie, « ancienne capitale de Pologne, où la lumière de la foi est arrivée il y a mille cinquante ans… » Le cardinal archevêque de Cracovie Stanislaw Dziwisz, dans son homélie de la messe d’ouverture le 26 juillet dernier, a bien parlé de cette belle ville connue pour son rôle de sensibilisation de l’Eglise à la Miséricorde Divine, par l’intercession de Ste Faustine et St Jean-Paul II.
Là-bas à Cracovie, environ 2 millions de jeunes qui ont choisi de quitter leur quotidien pour retrouver le Christ pendant quelques jours se sont réunis, ont partagé leurs histoires, leur vie, ont écouté des homélies, assisté à des séances de catéchisme, marché ensemble sur de longues distances. Différentes personnes nous ont parlé de beaucoup de choses.
Avec tout le dynamisme de la jeunesse, et l’amour qui vient du Christ, nous avons serré dans nos bras des gens que nous ne connaissions pas, nous avons parlé et bavardé, nous avons prié, nous avons loué, nous avons chanté, nous avons ri, nous avons crié avec une joie immense, nous avons marché, nous avons joué, nous avons même médité et réfléchi sur tout ce que nous avions vécu. Avec tout ça, je me souviens des paroles que le pape nous a dit en conclusion de son homélie, paroles qui concernent chacun d’entre nous : « Avec un regard plein d’Espérance, ayez le courage de semer pour l’avenir ! » Oui, avec l’espérance et le courage de sortir de notre « canapé-bonheur », sortir de notre portable, de nos illusions, de nos peurs, de notre égoïsme et voilà la liberté ! La Miséricorde Divine ! Avec notre sourire et nos bras ouverts nous sommes les signes de l’Espérance !
Nous avons été très bien accueillis par les polonais, ça a été vraiment extraordinaire, de même le logement en familles a permis de goûter plus profondément à la culture polonaise. En fait, dans certains cas, les enfants ont laissé leurs chambres pour nous et sont allés passer la nuit chez leurs amis. Quel sens de l’hospitalité !
Presque tous ceux qui ont partagé avec nous, même le Pape lui-même a insisté sur le fait que chacun est appelé à servir, de quelque manière que ce soit. Il n’y a rien de plus grand, il n’y a rien de plus digne que de se faire serviteur de tous. Voilà le charisme spiritain : partager ce que l’on a reçu, faire don de ce qu’on est. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, tout comme offrir un cadeau sans vraiment savoir s’il va plaire ; le geste est tellement plus généreux que le reste.
La Miséricorde était le message principal pour moi, et voilà la phrase qui était comme notre guide : « Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5 ,7). Là-bas à Cracovie, chacun de nous a réfléchi à cette notion de miséricorde, a pu l’expérimenter. Pardonnons sans relâche et il nous sera également pardonné, car Dieu est en chacun de nous. Le prochain doit être accueilli et aimé comme tel : « ce que vous faites au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le faites » (Mt 25, 40). Le pape François a lancé un appel provoquant lors de la soirée finale des JMJ, il nous a exhorté à ne pas vivre comme des « abrutis » mais à quitter « le divan » et chausser des « crampons » pour « changer le monde » car « notre réponse à la guerre », c’est « la fraternité ». Il nous a dit : « Nous n’avons pas à répondre à la haine par la haine, à la violence par la violence, à la terreur par la terreur. Notre meilleure réponse a un nom : la fraternité ».
La fraternité , je l’ai vécue durant ces deux semaines : 2 millions de jeunes qui se retrouvent par-delà les différences, les langues, les nationalités et forment un seul corps en vivant ces temps forts avec le Christ. Fraternité également avec les familles polonaises que nous avons rencontrées, mais surtout fraternité fortement marquée dans notre petit groupe de 10 des Blagis et Bagneux comme dans le grand groupe d’environ 1400 jeunes du diocèse de Nanterre, partis sans se connaître avec la confiance en Christ, revenus grandis de cette expérience, avec de l’espoir, de la joie et de nombreux souvenirs.
Nous, les jeunes du monde, sommes de retour de Cracovie en attendant la prochaine étape du grand pèlerinage des jeunes du monde à Panama en 2019 ; nous revenons d’une session de formation, d’une retraite spirituelle, d’un camp, d’un service auprès de nos frères malades, d’un pèlerinage… avec la grâce de Dieu, nous prenons en main notre vie chrétienne.
Je vous demande, comme notre pape François le demande toujours, et comme il l’a fait ce dimanche 31 juillet 2016, au terme de la messe clôturant les JMJ : « s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi ».
A mon retour des JMJ, je médite et réfléchis sur cette phrase du prophète Esaïe 41,10 que je partage avec vous : « Ne crains rien car je suis avec toi, n’aie pas ce regard anxieux, car je suis ton Dieu. Je te rends robuste, oui, je t’aide, oui, je te soutiens par ma droite qui fait justice ». Soyons toujours encouragés par ce chant « Ne crains pas car je suis ton Dieu ». Ecoutez-le, ça donne du courage !
Vivement les prochaines JMJ ! Je vous donne donc rendez-vous à Panama en 2019, très bientôt, non ? Si !!!!!!
Francis Mutungi, CSSp