Dans ce pays à 85% musulman, en rien sécularisé comme la France, j’ai petit à petit pris mes marques. Petit récit en cours de mission
Riz-poisson, électricité et vie à l’école
Mes journées s’organisent entre travail administratif de comptabilité pour l’école le matin, de 14-16h temps libre, de 16 à 18h cours de math. Et aussi du temps de prière en paroisse, de la catéchèse et du foot le vendredi soir.
Je découvre une vie sans électricité en dehors de 19h et 1h du matin, sans eau courante quand les cuves sont vides. Mais elles se remplissent vite avec les grosses pluies qui tombent soudain. Dans la capitale, Conakry, on ne sait pas quand il y aura de l’électricité ce qui est très paralysant. Je vis avec 130 enfants du matin au soir.
Dialogue islamo-chrétien
Je collabore avec 3 chrétiens et 12 musulmans pour l’école qui compte 130 internes, 62 couventines, 560 élèves de primaire. Le niveau scolaire est assez faible mais la volonté d’apprendre est grande. Le riz poisson à tous les repas on finit par s’y faire. Je dîne tôt et dors dans l’après-midi quand la chaleur est à son comble.
Mon contact quotidien avec les musulmans dans ma mission est très riche. C’est un vrai apport à mon séminaire et à ma vie intérieure d’accueillir la foi de l’autre. Je n’étais pas prêt à être déjà identifier comme prêtre alors que je suis encore séminariste. Cela entrainait une distance avec les internes, qui fut levée en allant dîner avec eux après avoir joué un match de foot.
L’église catholique en Guinée
Je redécouvre une première évangélisation où l’on fait apprendre par cœur. Une église fondée il y a 130 ans, de manière assez stricte où l’on ne communie pas si l’on vit en concubinage. J’apprécie les liens avec d’autres volontaires DCC à Boffa et à Conakry.
Il y a un respect immense de l’église catholique en Guinée. Le Cardinal Sarah est une figure de référence. C’est un peu l’homme du pays. Après 40 ans d’épiscopat il est très écouté L’église de Boffa est historique et a besoin d’être restaurée. C’est un des projets en cours. La difficulté est de sortir de l’état d’esprit de compter sur l’européen pour trouver de l’argent et mobiliser des ressources locales pour faire vivre l’histoire au présent.