Méditation du « Oui » de Marie. Et le nôtre?

La Bonne Nouvelle que nous recevons par l’évangile de l’Annonciation en ce quatrième dimanche de l’Avent, c’est cet extraordinaire dialogue par lequel le Père créateur, le Dieu des promesses et de l’Alliance, envoie son messager pour demander à une toute jeune fille si elle veut bien lui faire confiance. Le oui de Marie ouvre le chapitre le plus important de l’histoire du monde : Dieu vient habiter chez nous pour nous remettre en route

Bâtir la maison avec confiance

N’avons-nous pas du mal à nous remettre en route ? Les contraintes sanitaires nous ont conduit à un repli à l’intérieur de nos maisons, et à renoncer à beaucoup de projets, à mettre au ralenti notre désir de Dieu et désir de servir son projet. La situation de l’Eglise tentée par le repli et la défensive risque de dissoudre nos espérances et nos projets missionnaires. La pertinence du choix de vie religieuse et missionnaire semble sérieusement mise en question par la rareté des vocations dans notre pays. On peut être tenté d’éteindre la lumière et de tirer la porte. Que faire ?

Le Seigneur dit à David : ‘Est-ce toi qui me bâtira une maison ? C’est moi qui t’ai conduit jusque-là où tu es aujourd’hui. Je te ferai moi-même une maison. Et quand tu reposeras auprès de tes pères, je susciterai de ta descendance un successeur, je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils.’ ‘Si le Seigneur ne bâtit la maison…

… je susciterai de ta descendance un successeur… Cette promesse, Poullart des Places y a cru, et Louis Bouic est venu construire la maison, établir et développer la congrégation – et c’était l’œuvre de Dieu. Libermann y a cru, et ses fils ont donné leur vie pour l’œuvre des noirs. Allons-nous oser y croire à notre tour ? Est-ce que notre Dieu compte encore sur nous ? Regardons à nouveau le dialogue avec Marie quand l’ange lui propose d’être la mère du Sauveur.

Veux-tu bien oser croire que je te fais confiance et que j’ai encore besoin de toi ?

Dieu prend l’initiative. Il ne va trouver ni les riches, ni les sages, ni les puissants. La fragilité est le lieu où Dieu manifeste sa puissance. La jeune fille est vierge, condition qui fait obstacle à la maternité, mais Dieu ne s’y arrête pas. La jeune fille est troublée par la joyeuse salutation – la même que nous nous faisons à chaque célébration : ‘Le Seigneur soit avec vous’. L’ange la rassure : ne crains pas, et il l’appelle par son nom, qui atteste que Dieu la connaît bien. Sa mission est-elle au-delà de ses forces ? devenir mère. Quoi de plus naturel pour une jeune fille ? Tu vas donner naissance à un enfant ! La mission ne dépasse pas les capacités de la jeune fille. Mais Dieu lui demande de faire confiance :‘L’Esprit Saint viendra sur toi’. …Je suis tenté de faire le parallèle avec la parole d’Isaïe reprise par Jésus : ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction… pour proclamer une année de grâce du Seigneur’ … ‘pleine de grâce’. Une fois qu’elle a consenti dans la foi, Marie donne son oui jusqu’à la croix. 

Ce que Dieu a fait pour Marie, il l’a fait pour nous en nous appelant à donner notre vie. Si nous rappelons Noël chaque année, c’est parce que Dieu renouvelle chaque année sa venue dans nos vies : aujourd’hui encore, à chacun de nous et à notre Eglise, Dieu demande : veux-tu me faire confiance ? oseras-tu à nouveau me laisser commencer du neuf en toi – dont les conséquences pour le monde te dépassent infiniment ? Vas-tu te laisser arrêter par tes faiblesses et fragilités, ou bien veux-tu bien oser croire que je te fais confiance et que j’ai encore besoin de toi ? ‘Sans fin Seigneur, garde-nous ton amour, et fais-nous voir ton salut.’

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