Ce fut pour moi du jamais vécu : de belles vacances passées avec les Scouts et Guides de France dans le bonheur et la joie de vivre en pleine nature, de dormir à six sous la tente, de manger la nourriture cuisinée au feu de bois par les jeunes et nous-mêmes.
J’avais en effet consacré cet été à la formation BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur en accueil collectif de mineurs). J’ai donc d’abord passé une semaine de formation au Havre pour acquérir les notions de base me permettant d’assurer la sécurité physique et morale des mineurs, d’organiser l’animation de temps spi, d’animer aussi jeux et veillées dans l’esprit du scoutisme français.
Je n’ai jamais été scout moi-même, mais je me suis lancé dans la formation pour devenir chef au sein du mouvement. Ce fut une aventure pleine de nouveautés et de découvertes à la fois drôles et très intéressantes. Mais je peux constater par mon expérience que quand on est motivé, rien n’est très difficile. Et puis dans cette aventure, tout me plaisait : en tant que jeune religieux, la vie en collectivité ne m’était pas étrangère. J’ai aimé l’ambiance de fraternité que nous avons vécu en camp pendant le « stage tech », stage d’initiation aux principes et méthodes scoutes : être ensemble, partager en équipage et vivre la solidarité en tribu.
A la suite de cette formation générale, je suis parti comme chef-animateur stagiaire camper avec 31 jeunes scouts et guides (11-14 ans), du groupe de Sceaux. Nous étions 8 chefs formant la maîtrise « bleue » chargés de l’animation de la vie du camp et de l’accompagnement des jeunes dans leur croissance personnelle, leur relation à Dieu et aux autres en équipage et dans la tribu.
J’étais content de me voir participer à leur croissance sociale et spirituelle. J’ai toujours aimé passer du temps avec ces jeunes qui n’ont pas d’autre envie que d’être joyeux et de se sentir aimé, et aimé de Dieu. Tout au long du camp, il ne s’agissait que de jouer ensemble, de rencontrer l’autre et d’être avec les autres. Même s’il peut y avoir des malentendus et manques d’écoute en début de camp, tout peut vite s’arranger. En cas de méprise, il y une réunion de tribu pour faire une évaluation collective ou individuelle de la charte, pour attirer l’attention de tous aux points manquants. Après quelques jours de camp les jeunes se sont bien soudés, et chaque équipage réalisait son service avec joie et amour. J’avais tout oublié, et ne voyais pas passer le temps. Je ne connaissais pas les jeunes auparavant, mais en arrivant en camp je m’étais donné comme objectif de connaitre, après deux jours seulement, tous les prénoms afin d’être proche d’eux et vivre en toute fraternité. Je pense que pour accompagner les jeunes à grandir socialement et spirituellement il vaut mieux, en tant qu’éducateur, se positionner devant eux comme un frère avant d’être une référence d’autorité. D’où le principe du : « fais avec, laisse faire et fais faire ».
J’ai terminé le camp tout ravi de mon expérience, autant pour le temps passé ensemble que pour tout ce que j’ai appris d’eux : animer des grands jeux, des veillées, des temps spirituels. Avec les jeunes, j’apprends l’écoute attentive, l’humilité, la simplicité de se mettre à leur niveau pour pouvoir mieux les comprendre et les laisser se sentir libres. En fait, les jeunes ont plein d’idées et de rêves, et ont seulement besoin d’être encadrés et accompagnés dans la réalisation de ceux-ci. Je pense que mon insertion pastorale auprès des jeunes de l’aumônerie m’a aussi beaucoup aidé pour l’intégration rapide avec les jeunes scouts, même si c’était une expérience nouvelle pour moi.
J’ai expérimenté, et suis maintenant initié, et ravi d’être chef scout à l’âge de 31 ans sans aucune expérience préalable. Tant que l’occasion se présentera, je serai toujours heureux de partir vivre l’aventure avec les jeunes, pour partager la fraternité, la bonne humeur et la joie de vivre dans l’amour de Dieu. J’encourage ceux qui ont la charge des jeunes et des enfants à leur faire essayer l’aventure du scoutisme, qui a des valeurs qui peuvent faire sens pour nos jeunes : la fraternité, la bonne humeur, la vie en collectivité, l’attention à soi et aux autres, le respect de la création et le développement spirituel quelle que soit la croyance religieuse.
Comme vous pouvez l’imaginer, il y eut beaucoup d’émotion, pour les jeunes comme pour nous les chefs, quand le camp s’est terminé.
Wilfred Agyiga, Cssp