Echos de Vincent et Wilfred des Rencontres européennes de Madrid


Trois jeunes spiritains sont partis à Madrid avec les jeunes du diocèse de Strasbourg pour la rencontre européenne de Taizé : Wilfred, jeune prêtre spiritain originaire du Nigéria et affecté à Blotzheim, Benish, jeune postulant spiritain originaire du sud de l’Inde et en stage à Lille, et Vincent, en stage pastoral à Saverne. Wilfred et Vincent nous témoignent de ce qu’ils ont vécu et qui les portent pour cette nouvelle année.

Vincent : Dans le cadre de mon stage pastoral à Saverne, en Alsace, il m’a été demandé d’accompagner une dizaine de jeunes paroissiens très motivés pour vivre cette 41e étape du « pèlerinage de confiance sur la terre ».
Après 24h de bus, nous arrivons enfin à Madrid pour être, tout d’abord, réparti par groupe de cinq français dans une des 116 paroisses qui ont accepté d’accueillir des jeunes. Nous étions 18 000, d’Europe mais aussi du Moyen-Orient et d’ailleurs, à avoir participé à ces cinq journées de rencontres, de prières et de célébrations.

Le thème de cette année était « n’oubliez pas l’hospitalité ». Les différents membres de notre groupe ont eu la chance d’avoir été hébergés chez des paroissiens et je pense qu’aucun de nous n’est sur le point d’oublier l’incroyable hospitalité des familles madrilènes.

Un autre point fort de ces journées est la place qu’occupe les groupes de réflexion entre jeunes. Tous les matins nous nous retrouvions en groupe très international pour des échanges autour de passage bibliques et de questions proposées par la frère Aloïs, prieur de Taizé. Ces moments sont d’une grande richesse, il s’y dégage un « esprit de Taizé » qui est fait d’ouverture de cœur, de bienveillance et d’une belle diversité d’expérience de vie, de foi, de manières de prier.

Enfin, en dehors de cette vie dans les différentes paroisses de Madrid où nous étions disséminés, les soirs étaient consacrés à une prière où tous les 18 000 jeunes étaient rassemblés. Tout le monde connaît la beauté des chants de Taizé, leur côté méditatif, mais saviez-vous que chaque prière comprend un temps de silence de plusieurs minutes ? Des milliers de jeunes qui font silence ensemble, je dois avouer que ça fait du bruit, mais un bruit spirituel, une expérience très forte qui touche et qui parle, un peu à la manière du prophète Isaïe qui a reconnu la visite de Dieu dans le « murmure d’un fin silence ». L’Esprit Saint a béni ces rencontres, je n’en doute pas et c’est le cœur rempli de ces trésors de rencontres, de réflexions, de prières, de louanges, que nous avons commencé cette nouvelle année, désireux de pouvoir partager cette hospitalité dont nous avons nous-même bénéficié.

Wilfred : Après presque 23 h de route, depuis Strasbourg et Mulhouse, nous sommes arrivés à Madrid le 28 décembre à 8h30. Voyage long sans être fatiguant car l’ambiance était chaleureuse tout au long du parcours. Dans le bus, nous étions des jeunes qui avaient les mêmes envies d’aller à la rencontre des autres, de partager leurs expériences de vie, de témoigner de leur foi chrétienne et de vivre l’aventure spirituelle.
Madrid a rassemblé 18 000 jeunes venus d’Europe. Et des centaines d’autres venus du Moyen-Orient et d’ailleurs. Nous avons été accueillis dans des communautés de paroisses et en familles. A San Lorenzo et San Milian, nous étions une centaine de jeunes de nationalités et de confessions différentes venus de Pologne, France, Ukraine, Allemagne, Japon, Lituanie, Sénégal, Cameroun, Madagascar, Nigeria etc.

Le pèlerinage nous a permis de réfléchir et de prier autour du thème de l’hospitalité. Nous avons aussi témoigné que le vivre ensemble est possible par la foi en Jésus. Les témoignages étaient unanimes d’émerveillements. Les gens nous ont ouvert leurs portes avec confiance. Moi, j’ai été avec d’autres jeunes en accueil collectif dans un collège, mais on a veillé sur nous avec beaucoup de soin et de gentillesse
Du jour au lendemain, on a pu constater que l’hospitalité est possible, croire à la fraternité et témoigner que l’on peut vivre ensemble dans ce monde marqué par le rejet de l’étranger et la violence.
Le pèlerinage n’a duré que 5 jours mais ses effets ont pris des racines qui continuent à pousser et à grandir. Je suis revenu avec un cœur rempli de joie, fortifié encore dans la foi et la confiance grâce aux rencontres et témoignages des autres jeunes. C’était une expérience au sein d’un groupe qui a profondément marqué ma vie de chrétien.

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