Szczepan Frankowski, jeune missionnaire spiritain d’origine polonaise s’est entretenu avec nous la veille de son départ pour son lieu de mission, Kédougou au Sénégal. Après avoir découvert Dakar en frère de Taizé, il nous a partagé sa joie de repartir comme Spiritain dans un pays qui lui est cher.
Comment a évolué ta vocation de frère de Taizé à prêtre spiritain?
J’ai découvert la communauté de Taizé en Bourgogne où j’ai d’abord été permanant. Puis l’appel de Dieu se faisant plus fort, je suis devenu frère. La communauté m’a proposé de partir en 2000 à Dakar au Sénégal. C’est là bas que j’ai découvert les Spiritains.
Un séjour en 2006 à Kédougou, au sud du pays a été décisif sur mon chemin. Quelque chose s’est passée. Je célébrais Noël dans les villages avec les Spiritains. J’ai vu comment ils se déplaçaient d’un village à l’autre et ça m’a touché. Ca a été le début de mon processus de discernement. J’ai senti que ce que le Seigneur attendait de moi c’était d’être prêtre missionnaire. Cela correspondait mieux à ma vocation, c’est là où j’étais le plus à l’aise.
Après 6 ans de formation en France j’ai été ordonné le 15 juin à Wroclaw en Pologne. Le 16 juin j’ai célébré ma première messe au village de mes parents. Beaucoup d’émotions.
Où es-tu envoyé en mission?
Au Sénégal. Je retourne au pays. (rires). J’y étais il y a 13 ans mais comme frère de Taizé. Je serai désormais prêtre spiritain à Kédougou. Le pays est le même mais moi j’ai évolué et lui aussi. Je vais revoir des personnes que j’ai connues avec les Frères de Taizé.
J’atterris demain à Dakar et rejoindrai Kédougou, mon lieu de mission. Même s’il y a un aéroport sur la carte j’irai par la route… C’est à l’extrême sud-est à 700 km de la capitale près du Mali. Je vais y retrouver une communauté spirituelle.
Avec qui vas-tu vivre ?
On va vivre dans une équipe internationale et intercontinentale ! 4 nationalités : avec un jeune prêtre nigérian, le curé qui est sénégalais et un volontaire allemand. L’interculturel, c’est le pain quotidien de la Congrégation des Spiritains.
Pour combien de temps pars-tu?
Je pars pour un CDI ! (rires) J’espère au moins une dizaine d’années. Il faut durer pour pouvoir connaitre les gens. Travailler à l’annonce de l’Evangile, gagner leur confiance.
Vivre loin de tes proches, ce n’est pas simple. Penses-tu que ta famille et tes amis vont venir découvrir ce que tu vis en Afrique ?
C’est important pour eux de découvrir là où je vis. D’ici un ou deux ans, je vais accueillir mes parents. Plusieurs amis espèrent également venir. Tous sont invités !
Comment te sens-tu à la veille du départ ?
Très ému et très heureux. J’imagine le moment où je vais descendre de l’avion à Dakar… J’ai l’impression de retourner dans un pays que je connais et dans lequel je n’aurais jamais pensé retourner. J’étais si heureux d’apprendre mon affectation de mission. Le Seigneur a été miséricordieux de m’envoyer là bas. Ce n’est pas un départ vers l’inconnu c’est un retour vers ma famille adoptive pour travailler au plus près des villageois. La joie et le bonheur dominent, les larmes de joie vont couler.
Quelle va être ta mission ?
Je serai vicaire sur la paroisse centrale, je vais participer à l’animation spirituelle et à l’administration du Collège géré par la Mission. Il y a également un internat qui permet aux élèves des villages d’être scolarisés au niveau collège et lycée.
J’irai visiter les villages de brousse et animer les communautés chrétiennes qui s’y trouvent.
Je rends grâce au Saint Esprit de cette mission qui m’attend et prierai pour chacun de vous.
http://enfants-de-kedougou.org/
Propos recueillis par Estelle Grenon