Anaklet, spiritain originaire d’Ouganda nous partage les fruits de son stage missionnaire à Wolxheim en Alsace sur le chemin d’une vie bonne.
Chers frères et chères sœurs, j’ai choisi « Ma maison loin de chez moi » comme titre de mon expérience à Saint Léon à Wolhxeim pour vous montrer comment ma vie de spiritain est plus belle aujourd’hui qu’hier.
Mon arrivée dans la communauté a été difficile et pénible car il a fallu s’adapter à de nouveaux visages, une nouvelle culture et un nouvel environnement. Au départ, j’ai eu besoin d’une profonde réflexion pour discerner si j’étais un véritable Spiritain, prêt à vivre avec tout le monde sans choisir. Le père Liebermann a insisté sur le fait que nous devons être Nègres avec les Nègres. Ma réflexion m’a amené à comprendre comment être alsacien avec les alsaciens, qu’il s’agisse de manger du fromage, de boire du vin blanc, d’avoir une vue magnifique sur les vignobles ou d’admirer les églises construites du cinquième siècle au dix-huitième siècle. J’ai admiré de belles églises comme la cathédrale de Strasbourg juste pour ne citer qu’elle parmi beaucoup d’autres qui ont une grande histoire.
Je me demandais comment rester avec les confrères âgés ou participer au travail manuel comme l’entretien du potager. Je cherchais des conseils forts pour bien vivre dans une communauté en tant que spiritain missionnaire.
J’ai petit à petit trouvé la communauté de Saint Léon de Wolhxeim très accueillante et joyeuse avec de vieux confrères prêts à raconter leurs expériences de jeunesse dans leur mission en Afrique.
La communauté est en effet composée de prêtres âgés dont 95% ont été en mission en Afrique -d’où mon sentiment d’être à la maison loin de chez moi.
Conseils pour une vie religieuse
Chacun avait son expérience, son histoire africaine et cela m’a fait plaisir de les entendre me dire qu’ils ne pouvaient oublier leur mission et se sentaient encore en Afrique. Ils lançaient un mot gentil pour l’expliquer comme : « chez nous on faisait comme ça», et ils ne parlaient pas de Strasbourg ou de la France mais de leur pays de mission. J’ai alors compris grâce à eux que pour être un bon missionnaire, je devais oublier mon pays d’origine et considérer là où je serai nommé comme chez moi « retrouvez là votre père, votre mère, votre frère et votre sœur en France parce que c’est là où le Saint-Esprit vous a envoyé », « c’est l’amour de la mission qui vous dépasse ».
Père Haas, supérieur général, m’a dit avoir été toujours heureux dans sa mission.
Dans ses conseils pour aider chacun de nous, il disait l’importance d’obéir à celui qui nous est présenté comme le supérieur. « Obéissez et tout ira bien pour vous », « restez bien avec les gens quelle que soit leur religion et leur pauvreté comme le faisaient nos fondateurs. » « Nous ne pouvons pas convertir les musulmans mais si nous les respectons et qu’ils nous respectent, nous resterons en paix les uns avec les autres. » « Dialoguez avec eux et ne les forcez pas à faire ce que vous souhaitez. » « Vivez bien dans la communauté et respectez vos frères ». « Gardez courage dans toutes les difficultés de la vie. » « Continuez, continuez et continuez toujours de vivre en prière. »
Le père Jean Paul Hock qui fut supérieur général utilisera des mots simples mais courts, riches de sens. Il a insisté sur la vie simple et le respect les uns les autres. »Les chrétiens ne sont pas compliqués mais c’est nous qui compliquons parfois les choses ». « Chacun de nous a besoin de lire les écrits de spiritualité du père Liebermann et de s’en inspirer ».
Tout cela été d’une grande aide pour moi, en chemin pour devenir un bon religieux. Puisse cela vous aider aussi d’une certaine manière. Puissions-nous être source de bonheur pour nos frères.
Fraternellement,
« La Bible invite toujours à un profond respect envers les anciens, car ils possèdent un trésor d’expérience, ont connu les succès et les échecs, les joies et les grandes angoisses de la vie, les illusions et les déceptions, et ils gardent, dans le silence de leur cœur, beaucoup d’histoires qui peuvent nous aider à ne pas nous tromper ni nous laisser entraîner par de faux mirages. La parole d’un aîné sage invite à respecter certaines limites et à savoir se dominer au bon moment : « Exhorte également les jeunes gens à garder en tout la pondération » (Tt 2, 6). Jésus disait que la personne sage est capable de tirer de son trésor aussi bien du nouveau que du vieux (cf. Mt 13, 52). Un jeune sage s’ouvre à l’avenir, mais il est toujours capable de recueillir quelque chose de l’expérience des autres. » Extraits de Christus Vivit, 16
ANAKLET ASINGWIRE CSSp.