7e jour : Eucharistie et communion fraternelle

Repas de fête à la communauté du théologat

 

Lorsque, dans une communauté ou une équipe pastorale, naissent des tensions ou des désaccords sur les orientations d’un projet ou les moyens de le mettre en oeuvre, il est bon de revenir à ce qui fonde la vie ensemble et permet de dépasser les dissensions. L’Eucharistie prend alors tout son sens : « Signe d’unité, lien de charité, l’Eucharistie construit notre communion fraternelle dans le Corps du Christ » (RVS 93).

l’Eucharistie n’est pas seulement à célébrer, mais à vivre. Tout n’est pas possible entre nous, mais quelque chose. L’Eucharistie est le lieu pour se rendre disponible à ce « possible » et à ce qui humainement paraît impossible, mais que l’Esprit Saint peut réaliser en nous, avec nous. Le lieu de l’espérance.

La Parole de Dieu dans 1 Co 11, 17-26
Puisque j’en suis à vous faire des recommandations, je ne vous félicite pas pour vos réunions : elles vous font plus de mal que de bien. Tout d’abord, quand votre Église se réunit, j’entends dire que, parmi vous, il existe des divisions, et je crois que c’est assez vrai, car il faut bien qu’il y ait parmi vous des groupes qui s’opposent, afin qu’on reconnaisse ceux d’entre vous qui ont une valeur éprouvée. Donc, lorsque vous vous réunissez tous ensemble, ce n’est plus le repas du Seigneur que vous prenez ; en effet, chacun se précipite pour prendre son propre repas, et l’un reste affamé, tandis que l’autre a trop bu. N’avez-vous donc pas de maisons pour manger et pour boire ? Méprisez-vous l’Église de Dieu au point d’humilier ceux qui n’ont rien ? Que puis-je vous dire ? vous féliciter ? Non, pour cela je ne vous félicite pas !

J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi ». Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ». Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

Écoutons la manière dont Saint Paul gère les divisions au sein de la communauté de Corinthe. Il ne leur fait pas la morale ; il porte un regard vrai sur ce qui se passe, puis rappelle l’institution de l’Eucharistie pour montrer qu’ils ne vivent plus le sens profond de ce qu’ils célèbrent.

1ère lettre du P. Libermann à la communauté du Cap des Palmes (janv. 1844, ND VI, 3-6)

Cette lettre, destinée à la première équipe missionnaire partie pour la Guinée, ne leur est pas parvenue. Certains étaient déjà morts, d’autres malades et dispersés. Mais elle témoigne des points sur lesquels Libermann insiste. Après les avoir encouragés dans leur mission, car ils auront « beaucoup à souffrir », il les exhorte à vivre dans l’amour fraternel qui est « essentiel » à ses yeux pour l’annonce de l’Évangile. Une communauté unie est source de grâce pour tous ceux qui la voient vivre.

« Mes très chers Frères, aimez-vous les uns les autres. Que feriez-vous ensemble sans paix et sans union ? Montrez donc que l’esprit de Jésus-Christ est en vous tous par la parfaite union et l’affection mutuelle. Supportez les défauts de caractère et les imperfections les uns des autres. Soyez votre mutuelle consolation dans la charité de Jésus-Christ. Toutes les peines ne seront comptées pour rien, si l’amour de Jésus vous unit les uns aux autres. Ne vous jugez pas les uns les autres, ne vous soyez pas opposés les uns aux autres. Pourquoi affligeriez-vous ainsi le divin Cœur de Jésus, qui veut être le lien d’union entre vous tous. Laissez faire votre confrère, comme il croit juste et convenable devant Dieu. Faites de votre côté selon l’inspiration de l’Esprit-Saint dans votre âme. Soyez prévenants et affectueux les uns pour les autres. Soulagez-vous mutuellement, comme vous feriez envers Jésus, votre divin Maître lui-même. Réjouissez-vous ensemble au milieu de vos travaux, de vos peines et de vos afflictions, car vous êtes les serviteurs, les apôtres de Jésus-Christ. Oh ! que mon cœur palpite ! Oh ! que je voudrais, être au milieu de vous pour faire, pour souffrir aussi quelque peu de chose pour la gloire de Dieu. Mais non, je n’ai pas été jugé digne d’une si grande faveur que celle de sacrifier tout pour Celui qui s’est sacrifié lui-même Pour l’amour de moi. Très chers frères, puisque vous avez été choisis parmi tant d’autres pour recevoir cette grande faveur, vivez donc aussi d’une vie digne d’une grâce aussi élevée, vivez d’amour et de charité.

Établissez la règle des communautés et soyez-y fidèles… Vous éprouverez une grande paix et un grand repos de l’âme toutes les fois que la règle sera observée. Pratiquez l’obéissance avec humilité, avec affection de cœur, comme des enfants de Dieu qui sont dociles à toutes les volontés de leur Père céleste. S’il vous en coûte, estimez-vous heureux de pouvoir offrir ce petit sacrifice à votre Dieu. Soyez fidèles dans les petites choses, et vous le serez aussi dans les grandes : c’est la sagesse éternelle qui le dit ; si vous n’êtes pas fidèles dans les petites choses, vous ne le serez pas dans les grandes non plus ».

Des jeunes en formation s’interrogent : « Là où je serai envoyé, trouverai-je une communauté qui me permette de vivre ce à quoi je m’engage ? »
Avons-nous conscience de cette responsabilité ?
Sommes-nous prêts à investir pour une vie communautaire bonne pour nous-mêmes, pour notre vie apostolique et ceux et celles vers qui nous sommes envoyés ?
Seigneur Jésus, tu as formé tes disciples
à vivre ensemble

dans l’humilité, le service mutuel et le pardon.
Tu as supporté leurs défauts et leur manque de foi.
Tu les as conduits avec douceur et patience.
Donne-nous ton Esprit d’amour,
pour que nous puissions former
des communautés unies et fraternelles,
qui prient et agissent
« afin que le monde croie » que tu es l’Envoyé du Père.
Pardonne-nous nos divisions,
obstacle majeur à l’Évangile.

Comme le P. Libermann, aide-nous à respecter chacun
« dans son état et sa manière d’être »,
à être pour lui source de soutien et d’encouragement.
Nous te le demandons par Jésus,
le Christ notre Seigneur. Amen

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