Loin d’imaginer ce qui l’attendait, Eddy a quitté la France le 13 février pour Taïwan, lieu de son affectation missionnaire. De là, il rejoint les Philippines pour des cours d’anglais. Mais rester confiné 24h/24 avec des confrères spiritains en formation, c’est l’éxpérience inattendue dont il va vite cueillir les fruits..
« Je suis arrivé le 27 février à Manille aux Philippines où je suis sensé rester 4 mois pour le stage d’anglais intensif au Miriam College de Quezon city. Je suis finalement resté 47 jours avec des spiritains en formation dont 42 sans sortir. Une vie communautaire avec des anglophones: rien de tel pour se remettre dans le bain d’une vie en anglais.
A Taïwan, les deux langues nationales sont l’anglais et le chinois, il était important de me remettre à l’anglais avant de m’attaquer au chinois. Mais au-delà de mon perfectionnement en anglais, ce que j’ai vécu fut très fort, sur le plan spirituel, humain et culturel.
La première richesse de l’expérience du confinement fut certainement spirituelle.
On a prié du matin au soir, de l’oraison à la messe du matin, de la prière du milieu du jour au chapelet, des laudes aux vêpres et les complies avant de dormir. Ce rythme de vie très monastique m’a beaucoup soutenu. A côté de cela on parlait énormément. Tout reste fluide dans les échanges quand on prie autant.
J’ai énormément appris humainement dans la vie communautaire.
Chaque jeune m’a partagé son histoire, son parcours de vie et de foi, sa façon d’appréhender la juste distance avec les femmes. Tous portaient l’habit spiritain porté dans le monde anglophone pour les grandes occasions, sauf moi. On est spiritain de manière complémentaire. Se comprendre demande de l’écoute et une grande délicatesse. Dès que l’autre perçoit une cohérence chez vous, la relation est possible. Certains m’ont même demandé de les confesser, c’était très émouvant.
Et enfin l’enrichissement fut culturel. Vivre confinés avec des philippins, des vietnamiens, des indiens et un formateur tanzanien c’est une vraie expérience interculturelle.
Je me suis frotté à une autre manière d’être au monde.
Et une façon singulière pour chacun d’être spiritain. Il faut du temps pour se découvrir en vérité dans la culture vietnamienne notamment et on a eu le temps de cette rencontre.
Je suis désormais sur mon lieu de mission à la paroisse st John à Taïwan avec un prêtre ghanéen et un prêtre congolais. Je repense à mon ordination il y a un an et je suis content de cette nouvelle vie avec le peuple taïwanais. Je vous donnerai des nouvelles. »